Art rupestre, Paysages et Peuplements dans le Haut-Atlas
Oukkaimedden
Le programme de recherche « Art rupestre, Paysages et Peuplements dans le Haut-Atlas », axé sur l’archéologie du paysage, a vu le jour dans le Haut Atlas Centrale au sud de Marrakech en 2009. Ce projet, qui s’est développé dans le plateau de l’Oukkaimedden, a adopté une approche globale de l’art rupestre, comprenant non seulement l’étude des sujets gravés sur les rochés, mais également leur cadre géographique naturel et humain.
L’Oukkaïmedden est un pâturage d’été, exploité depuis la préhistoire jusqu’à nos jours. Ce qui en fait un rassemblement estival des tribus de transhumants du Haut Atlas Central. D’ailleurs l’étymologie du toponyme amazigh le confirme : « Oukkaï » veut dire rassemblement, et « Medden », les gens.
La cuvette de haute montagne d’Oukkaïmedden (2600 m d’altitude), abrite l’un des plus importants sites archéologiques d’art rupestre de toute l’Afrique du nord. Oukkaïmedden est un pâturage d’été, exploité depuis la préhistoire jusqu’à nos jours. Les transhumants des époques préhistoriques ont laissé des traces indélébiles de leurs passages saisonniers. Ces traces sont bien visibles sur le paysage, sous forme d’art figuratif ou schématique gravé sur les dalles rocheuses : animaux sauvages (éléphants, félins, antilopes, oryx, rhinocéros, autruches…etc) animaux domestique (bovins, caprins, chiens, cheval), figures anthropomorphes et armes métalliques (poignards, javelots, haches, épées, boucliers, hallebardes).
La communauté scientifique a de tout temps attribué les figurations rupestres de l’Oukkaïmedden à l’âge du Bronze. Malgré un siècle de recherches, personne n’a jusqu’alors découvert les lieux d’habitat de ces transhumants préhistoriques. Pour combler cette lacune, nous avons multiplié les sondages pour obtenir des informations sur les habitats, qui nous permettraient de relier les gravures avec l’occupation humaine de la vallée, mais aussi d’obtenir l’information sur l’économie (carpologie) et l´évolution du paysage (palynologie …etc).
Un sondage installé en octobre 2010 dans plateforme Agni Aourigh, reconduit et élargi en 2012, nous a permis d’identifier un site d’habitat, qui remonte au Néolithique. L’équipe archéologique a identifié un sol d’occupation d’une cabane préhistorique, où gisait une multitude d’outils en pierre, taillés dans des blocs de silex, ainsi que plusieurs fragments de vases décorés.
Institutions impliquées :
Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Maroc
Université Complutense – Madrid
Responsabilité scientifique :
Youssef Bokbot, INSAP – Rabat
Marisa Ruiz-Galvez Priego, Université Complutense – Madrid