Projet Tamanart :
Etude des sites rupestres
de Tamanart dans leur contexte naturel et datation des peintures rupestres d’Azguer Tan-Tan
La Prospection et la documentation des gisements d’art rupestre deVallée de Tamanart (province de Tata, région de Guelmin Smara, Maroc) s’inscrit dans le cadre de la coopération Maroco-Espagnole. Le projet intitulé Etude des sites rupestres de Tamanart dans leur contexte naturel et datation des peintures rupestres d’Azguer Tan-Tanregroupe des chercheurs de l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP) et l’Universidad National de Educacion a Distancia (UNED). Les études réalisées jusqu’à présent font apparaître une occupation très précoce et répétée de la région, qui se reflète dans les différents styles artistiques et les sites archéologiques documentés.L’introduction de nouvelles méthodologies de recherche, associée à la découverte de gravures et de peintures rupestres exceptionnelles, nous conduit à de nouvelles hypothèses de travail que nous espérons élucider avec la datation absolue à venir, l’analyse des pigments.La conservation, la recherche et la mise en valeur de cet important patrimoine culturel, naturel et ethnologique qui peut être déclaré site du patrimoine mondial contribueront sans aucun doute au développement économique et touristique déjà visible dans la vallée de Tamanart, de manière durable et innovante. La vallée de Tamanart est située dans la province de Tata et fait partie de la région de Guelmim-Smara). Fam El Hisn est la conglomeration la plus importante de la zone et se situe au centre de la région qui nous concerne.L’OuedTamanart, actuellement sec, est intégré à l’Anti-Atlas, une chaîne de montagnes aride parallèle au fleuve Drâa, un affluent déjà au bord du désert. Il se développe du nord au sud, recouvrant son chenal nord de gorges étroites et s’ouvrant de nombreux bras vers son embouchure.L’art rupestre de la vallée est situé dans les affleurements, les crêtes et les promontoires rocheux adjacents aux rives de la vieille rivière, sur différentes formations de pierre.La vallée de Tamanart est considérée comme l’une des zones les plus peuplées d’art préhistorique au Maroc. Il était donc indispensable de procéder à une étude exhaustive de la documentation sur les gisements de cet oued afin de réaliser un catalogue complet des stations artistiques et de répertorier leurs différentes manifestations.À l’heure actuelle, l’équipe de Tamanart a terminé les travaux sur le terrain dans la moitié sud de la vallée.
L’art rupestre de la vallée de Tamanart est gravé dans les affleurements et les parois rocheuses. Incision, abrasion, piquetage … coups fins, profonds ou épais … sont les techniques de gravure utilisées dans la réalisation de ces manifestations en plein air sur des roches de quartzite et de grès.Les styles et les tailles différenciés sont combinés sur des surfaces plus ou moins patinées ou altérées.Quant à l’iconographie, le thème est zoomorphe, éléphants, rhinocéros, antilopes, girafes, bovidés, capridés, carnivores, oiseaux …, dans une moindre mesure, anthropomorphes, haches, voitures, formes géométriques ont également été documentés. En raison de la quantité, de la qualité et de la variabilité morphologique et technique de ses figurations, le site de Tachokalt, le plus méridional de l’oued, a été considéré comme la référence emblématique de ce noyau artistique car, quantitativement et qualitativement, il offre des possibilités d’analyse inégales toute la vallée. Le lieu a été utilisé de façon récurente pour une activité artistique sur une très longue période. Nous pouvons ainsi reconnaître, grâce à l’art, de grands changements dans la mentalité des êtres humains qui habitaient la région. Ces changements se reflètent dans le style, la technique et les variables thématiques.
L’OuedAzguer est située dans la province de Tan Tan, la petite ville de M’Sied étant le centre urbain le plus proche.
Le complexe rocheux d’Azguer est situé sur le cours supérieur de l’oued et fait partie des affleurements rocheux qui bordent ses rives.Avant notre intervention, le complexe rocheux d’Azguer était constitué d’une demi-douzaine d’endroits connus. À l’heure actuelle, résultat de nos enquêtes dans la région, ce nombre est passé à dix-huit stations artistiques.Les supports utilisés pour capturer les manifestations rocheuses de cet ensemble sont des abris extérieurs rocheux. Les motifs sont normalement distribués de manière plus ou moins homogène, occupant parfois la quasi-totalité de ces cavités, y compris les plafonds et les murs, pouvant distinguer dans certains cas une centaine de chiffres.La seule technique utilisée dans l’élaboration des figurations est la peinture, principalement à partir de différentes gammes de rouge allant de l’orange au brun foncé, bien que d’intéressants motifs blancs soient également conservés.
Mots-clés : Tamanart ; art rupestre ; archéologie ; peintures rupestres ; datation, ethnoarchéologie.
Institutions impliquées :
Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP).
Centre National du Patrimoine Rupestre (CNPR)
Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM)
Universidad Nacional de Educacion a Distancia (UNED)
Equipe de recherche :
Pour l’Insap : Abdelkhalek Lemjidi et Naima Oulmakki
Pour l’CNPR : Ahmed Oumous
Pour l’Ircam : El Mahfoud Asmhri
Pour l’UNED : Mati Mas Corneilla et autres spécialistes .