La montagne d’Îgîlîz et le pays des Arghen
Le projet archéologique « La montagne d’Îgîlîz et le pays des Arghen » rassemble des universitaires marocains et français, et des étudiants, autour d’un programme commun : l’étude de la montagne d’Îgîlîz, berceau du mouvement religieux des Almohades, qui devait aboutir, un quart de siècle après son apparition, à la constitution du plus grand empire que le Maghreb médiéval ait jamais connu.
D’abord financée sur fonds propres, puis dotée partiellement, à partir de 2005, par des subventions accordées par l’UMR 5648, l’UMR 8167, l’Université de la Sorbonne et la Casa de Velázquez, en coordination avec l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, cette enquête, intitulée Villages et sites-refuges du Sous et de la région d’Igherm (Anti-Atlas central) : géographie historique et reconnaissance archéologique dans le Sud marocain a consisté en une première approche de l’évolution du peuplement dans la partie centrale de la vallée du Sous et la zone de piémont des Atlas voisins, envisagée selon un arc chronologique d’une certaine amplitude (XIe-XVIIIe siècles, les deux termes étant donnés a priori par les textes consultés). Le programme de recherche a été consacré à l’analyse, par les textes et la localisation sur le terrain, de certains des sites de hauteur ayant servi de refuge ou de point de contrôle du territoire durant cette période. L’étude s’est fondée d’une part sur l’exploitation la plus complète possible des sources arabes d’époque médiévale – chroniques, ouvrages géographiques, récits de voyage, documentation de chancellerie, littérature hagiographique –, en proposant une relecture critique systématique, ainsi que sur une approche – critique, elle aussi – de l’ensemble des toponymes berbères (ou de leurs équivalents arabes, dont il est parfois possible de restituer la forme originelle dans la langue vernaculaire) proposés par ces textes. L’autre volet de la recherche a consisté en une enquête de terrain visant à repérer certains des sites mentionnés dans les textes étudiés, et à poser les premiers éléments d’un diagnostic concernant leur potentiel archéologique.
Le projet « La montagne d’Îgîlîz et le pays des Arghen, Enquête sur l’histoire du peuplement rural dans le Sud marocain au Moyen Âge et à l’époque pré-moderne » est programmé sur une période de trois ans renouvelable. Il a pour objectifs principaux de :
Mener une prospection archéologique au sol de sites de la région de Taroudant et d’Igherm ;
Procéder aux relevés topographiques des structures du Jebel Igiliz et des sites prospectés ;
Effectuer une fouille archéologique sur le Jebel Igiliz et des sondages sur les sites de l’Assif n-Warghen et ses environs ;
Effectuer des recherches historiques et ethnoarchéologiques sur le peuplement de la région de Taroudant et d’Igherm ;
Etudier le matériel archéologique issu des fouilles d’Igiliz et de la prospection ;
Effectuer des études et des analyses de laboratoire et datations radiométriques ;
Elaborer un Système d’Information Géographique (SIG) portant sur la région d’Igiliz
Publier les résultats.
Institutions impliquées
Institut National des Sciences de l’Archéologie et du patrimoine, Rabat,
Casa de Velazquez, Madrid
UMR 56 48 Lyon
Le laboratoire « Islam médiéval » de l’UMR 8167 (“Orient et Méditerranée”), Paris
Equipe de recherche
Monsieur Ahmed S. Ettahiri, enseignant-chercheur à l’I.N.S.A.P., Rabat ;
Monsieur Abdallah Fili, enseignant-chercheur à l’Université Chouaïb al-Doukali d’El Jadida ;
Monsieur Jean-Pierre Van Staëvel, Professeur à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV).