Le programme de recherche quadriennal de la mission maroco-française de Kouass est mené par l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine et s’est fixé comme objectif de mieux connaître cet établissement antique, lequel est aujourd’hui sérieusement menacé par l’avancée de l’urbanisation sur le littoral. Pour ce faire, ont été effectuées plusieurs recherches pluridisciplinaires dont des opérations de prospections géomorphologiques, pédestres et géophysiques, de fouilles stratigraphiques, de relevés, d’études paléo-environnementales et d’analyses de matériel.
Le projet a pour but de déterminer les grandes phases d’occupation de l’établissement et leur nature, apporter des précisions sur la question de l’existence d’un centre de production céramique à Kouass. A partir de là, d’identifier les productions céramiques dont celles à vernis noir qui trouvent leurs plus proches parallèles dans les établissements du sud andalou.
L’une des questions épineuses abordée sera d’évaluer l’intégration de Kouass dans la production et la commercialisation des produits dérivés de la pêche en Extrême Occident. Les textes anciens et les recherches archéologiques témoignent du rôle important de Gadès (Cadix) dans cette économie, mais la participation des établissements de Maurétanie occidentale reste aujourd’hui difficile à évaluer en raison de la méconnaissance des productions locales. Le site de Kouass s’avère être un site-clé pour faire progresser nos connaissances dans ce domaine, puisque la fabrication d’amphores à salaison sur le site à l’époque maurétanienne, mise en valeur par M. Ponsich, est aujourd’hui bien confirmée.
Il s’agit donc de chercher à déterminer la liste des productions, à préciser leur chronologie et évolution, mais aussi d’étudier le processus de fabrication des productions céramiques (organisation spatiale de l’atelier, architecture des fours et de leurs annexes…).
Le programme d’investigation vise également à étudier le site dans son environnement (dynamique fluviale, secteurs de franchissement des cours d’eau, emplacement du port et liens avec les usines de salaison).Parallèlement à ces thèmes de recherche, le programme a pour objectif général d’assurer la formation des étudiants et de favoriser les échanges scientifiques avec d’autres chercheurs qui s’intéressent aux problématiques définies.

Institutions impliquées
Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat
Ecole Française de Rome

Direction scientifique
Mohamed Kbiri Alaoui., Enseignant-chercheur à l’INSAP.
Virginie Bridoux, Chargé de recherche, école normale supérieure, Paris, l’UMR 8546