Recherches archéologiques
sur les ateliers de potiers préromains de Banasa
Les prospections géophysiques effectuées en parallèle au programme de recherche portant sur les thermes aux fresques et le développement de la cité antique de Banasa, mené entre 1991 et 1995 ont apporté une documentation nouvelle sur l’extension de la cité et sur la localisation des ateliers de potiers d’époque préromaine. Les données fournies par ces prospections ont servi de base pour l’implantation des fouilles dans le quartier sud de Banasa.
Les fouilles entreprises depuis 2003 ont mis en évidence certaines phases de l’histoire du site qui n’avaient jusqu’alors pas été reconnues. La découverte de céramiques d’époque almohade dans une fosse et d’une canalisation associée à un sol de briques et de fragments de plaques de marbre en remploi prouve que le site a été occupé à l’époque médiévale.
Dans la phase qui précède la fondation de la colonie octavienne, un premier niveau d’occupation domestique (maurétanien 1), datable du milieu du Ier s. av. J.-C. Au dessous de ces niveaux, les recherches archéologiques ont permis de dégager, partout dans la zone fouillée, un épais remblai d’abandon. Le matériel, très abondant, constitué par des tonnelets (barattes), de la céramique punicisante de type Kouass, des céramiques peintes, des vases chardon, des céramiques communes portant des graffites probablement ibériques, des amphores à saumure de type Maña-Pascual A4 et Maña B, une amphore à vin gréco-italique, est écrasé dans la destruction au dessus de sols en terre battue.
Les fouilles entreprises au-dessous de ces niveaux ont permis de repérer plusieurs phases d’occupation successives marquées par des sols en terre battue dont certains correspondent à des aires de travail. L’exploration des strates inférieures du secteur de fouille, dans le sondage entamé depuis 2006, jusqu’à une profondeur de 7m par rapport au sol actuel, ont mis en évidence des structures de cuisson superposées, probablement, des fours de potiers et quelques fragments de céramiques de tradition phénicienne (vase en céramique peinte de type Cruz del negro) dont des exemplaires sont connus dans des niveaux d’époque phénicienne (VIIème -VIème siècle av. J.-C.) sur l’île de Mogador (Essaouira) et à Lixus (Larache).
Institutions impliquées
Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat
UMR 8546, CNRS-ENS, Paris
Direction scientifique
Rachid Arharbi, Conservateur des sites archéologiques Banasa-Thamusida
Eliane Lenoir, Chargée de recherche au CNRS, UMR 8546, CNRS-ENS, Paris