Table-ronde du département d’anthropologie et du patrimoine immatériel
Présentation de la table-ronde
Le patrimoine est une notion qui a connu un engouement au cours des dernières décennies aussi bien dans la recherche que dans l’action politique. Il n’a cessé de s’étendre et de s’amplifier, de se subdiviser et de se spécialiser. Il intéresse une multitude de disciplines des sciences humaines et sociales mais aussi économiques et juridiques. On ne compte plus les formations, les recherches, les colloques et les congrès qui sont dédiés au patrimoine et à ses diverses subdivisions : naturel et culturel, matériel et immatériel, mobilier et immobilier. Dans le domaine de l’action politique, nombreux sont les Etats qui prennent des mesures juridiques et institutionnelles pour encadrer le travail sur le patrimoine. Des moyens humains et financiers, qu’elle qu’en soit l’importance, sont également mobilisés à cette fin. Des organisations internationales participent à la diffusion d’une sorte de doctrine patrimoniale appuyée sur un corpus juridique, un réseau d’expertise et des financements.
Au Maroc, la notion de patrimoine semble aller de soi. Toutes sortes de contenus lui sont attribués. Elle n’a pas été suffisamment soumise à l’étude et à l’examen critique, en particulier d’un point de vue anthropologique. En conjuguant les approches émique et étique, la présente table-ronde du département d’anthropologie et du patrimoine immatériel de l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP) entend interroger quelques fondements de la notion du patrimoine. Plus encore, elle aspire à éclairer le rapport des Marocains au patrimoine, que ce soit à travers une approche théorique ou à travers le prisme du genre, des institutions ou des acteurs concernés. Elle préfigure d’autres rencontres qui continueront à examiner plus avant cette notion et ses diverses déclinaisons au sein du pays.